Les 4051 de Pitchipoï est un livre pour ne pas oublier. L'histoire nous transporte dans les heures les plus sombres de l'histoire du XXème siècle.
Les 16 et 17 juillet 1942, des milliers de Juifs sont arrêtés lors de la terrible rafle du Vel d'hiv. La plupart seront internés dans les camps du Loiret avant d'être envoyés vers Drancy puis vers les camps d'extermination en Pologne. C'est à Pithiviers que nous faisons la connaissance de Marie-Louise, une jeune assistante sociale stagiaire de dix-neuf ans.
Au travers de chapitres courts, elle raconte une réalité inhumaine. Elle nous fait ressentir la terreur, la douleur et la détresse que subissent les femmes et les enfants internés. Les descriptions sont détaillées, on ressent la peur, la faim, on entend les pleurs des enfants, les cris des mères. Marie-Louise incarne l'espoir et la compassion, elle lutte pour le bien-être de chacun et tente d'offrir un peu de réconfort dans un monde qui semble s'effondrer autour d'eux.
L'écriture de Régis Delpeuch est simple et efficace, il trouve les mots justes pour décrire l'horreur, l'indifférence et le racisme. Ce qui rend ce récit encore plus touchant, c'est qu'il repose sur des personnes réelles.
A la fin de l'ouvrage, on peut découvrir ce que sont devenues les personnes que Marie-Louise a croisées durant l'été 42.
De nombreux récits ont décrit la vie dans les camps d'extermination, rares sont ceux qui racontent la vie dans les camps d'internement français avant le grand départ. C'est ce qui fait l'originalité de ce livre.
Merci aux éditions Scrinéo et à NetGalley pour cette lecture.
Bibliothèque Nationale de France
Avis critique : Coup de coeur !
Régis Delpeuch frappe fort avec ce court récit d'une élégance étonnante. Il évite tout pathos pour traiter un sujet difficile sinon insoutenable : raconter la terrible expérience vécue par Roger Godfrin, 8 ans, l'unique enfant rescapé du massacre perpétré par l'armée allemande à Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. Nous suivons Roger, ses parents, ses deux s0153urs et son petit frère Claude, dans leur exil imposé par l'occupant depuis le village de Charly (Moselle) jusqu'à leur installation dans le village d'Oradour (Haute-Vienne). Nous jouons à ses côtés, nous rions aux bêtises qu'il multiplie avec son meilleur copain, Marcel, nous éprouvons ses petits tracas comme ses grandes joies toutes simples. Et puis, vient cette terrible journée du 10 juin 1944. L'auteur nous décrit presque heure par heure les faits, évitant la froideur de l'historien autant que les émotions larmoyantes d'un romancier à sensation. Il tente de traduire les réactions, l'état d'esprit d'un gosse de 8 ans qui ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe. Et quelle réussite ! Nous dépassons ici le simple témoignage, nous allons au-delà du devoir de mémoire, pour tendre simplement à l'universel. -
Le 2019/09/01 , par Stéphane Martinati (publié dans La Revue des livres pour enfants)
Dans son numéro du 11 septembre, Mon Quotidien a fait découvrir à ses lecteurs l’Enfant d’Oradour de Régis Delpeuch.
À l’occasion de la 75e commémoration du drame, découvrez l’interview de Régis Delpeuch, l’auteur de l’Enfant d’Oradour, dans le journal La Montagne !
Vous pouvez également la retrouver par ici !
VOUS NE NOUS SÉPAREREZ PAS.
RÉCIT DE DÉPORTATION POUR TRANSMETTRE CE QUI FUT
Sarah Montard-Lichtsztejen a écrit ses « mémoires » ou plus exactement a offert le témoignage de son vécu (cliquer), de son calvaire dans Chasser les papillons noirs – récit d’une survivante dans les camps de la mort. Depuis des années, elle va dans les établissements scolaires pour montrer l’horreur du nazisme à des jeunes gens qui ont son âge quand elle fut déportée. Travail de mémoire qui permet à cette génération pour qui la vérité se trouve dans les réseaux sociaux, de voir, d’entendre l’Histoire.
Régis Delpeuch après avoir eu l’accord de Sarah Montard-Lichtsztejen, a, non réécrit, mais plutôt transcrit cette histoire unique dans un livre pour adolescents. La littérature pour cette tranche d’âge est régie par des codes particuliers aussi bien au niveau du style, des mots, des concepts, du découpage en courts chapitres, etc. C’est en les maîtrisant (ce que fait parfaitement l’auteur) que les adolescents trouvent, comme par hasard, de l’appétence, de l’intérêt à la lecture. Car, quoiqu’on dise les jeunes lisent. L’édition pour la jeunesse se porte très bien et celle pour les adolescents aussi, il suffit se voir les chiffres de tirages des livres de fantasy.
La famille de Sarah a fui les pogroms en Pologne. Son père, a été fait prisonnier au début de la Seconde Guerre mondiale, et a réussi à s’évader du camp où il était prisonnier. Muni de faux papiers, il se cache à Paris, ce qui permet à sa fille de le voir de temps en temps à la sortie de lycée. Sarah vit avec sa mère, couturière. Elles subissent les discriminations imposées aux Juifs, et en plus elles sont étrangères. En 1942, elles sont arrêtées lors de la rafle du Val’d’hiver de triste mémoire. Mais elles arrivent à s’enfuir avant d’être déportées.
Sarah Montard-Lichtsztejen avant d’être déportée
Munies de faux papiers, elles recommencent à vivre à peu près normalement, Sarah revient même dans son lycée et continue ses études. Mais en mai 1944, suite à une dénonciation anonyme, elles sont de nouveau arrêtées. Cette fois-là, elles ne peuvent rien faire. On les amène à la Préfecture de Police, puis à Drancy. De là, embarquées dans des wagons à bestiaux, elles partent vers un camp de travail. Du moins, c’est ce qu’elles croient. Elles arrivent, après un terrible voyage à Birkenau. Sans le savoir, dès leur arrivée, elles sont dans la « bonne file », ceux qui sont dans l’autre, Sarah l’apprendra après, sont immédiatement gazés. Jamais, elle n’aurait imaginé pouvoir être aussi humiliée. Puis c’est la quarantaine, le travail dans un Kommando, la fin, la mort partout, la violence, le sadisme, le manque total d’hygiène, les arrangements pour essayer de survivre, mais aussi une certaine solidarité parmi les détenues
Sarah ne quitte jamais sa mère qui fait tout pour que sa fille puisse survivre. Mais elles sont séparées, Sarah part à Auschwitz, toujours dans un kommando. Devant l’arrivée des Russes, les camps sont vidés, commence alors une marche interminable dans le froid, la violence, le manque de tout. Sarah retrouve sa mère, elles ont la « chance » de survivre à ce vrai calvaire et se retrouve dans le camp de Bergen-Belsen, un immense mouroir. Sarah est atteinte du typhus, arrive à surmonter cette maladie. Et puis les Anglais arrivent et sauvent les derniers rescapés. Ils soignent (la mère de Sarah a une dysenterie), redonnent des forces à tous ces corps épuisés.
Et le 25 mai 1945, les deux femmes arrivent à Paris. Elles sont vivantes, il va leur falloir réapprendre à vivre tout en assimilant l’idée que si elles ont été déportées c’est parce qu’elles sont juives et non parce qu’elles étaient prisonnières de guerre ou résistantes.
Ce très beau et émouvant récit est suivi d’un corpus documentaire avant tout historique qui permet de situer cette histoire individuelle dans la tourmente de l’Histoire. Annexes utiles, pédagogiques permettant de nommer l’innommable.
En 1998, un succès de librairie fut Matin brun de Franck Pavloff qui est toujours étudié dans les écoles. Ce petit livre, cette fable démontre les mécanismes qui amènent à la « solution finale ». Vous ne nous séparerez pas est la prolongation naturelle, le récit des conséquences des idées nauséeuses. Ces livres sont d’utilité publique car ils s’adressent à de futurs citoyens à ceux qui vont bâtir la société du futur.
Et surtout, il faut lire et comprendre la fin de l’interview que donne Sarah Montard-Lichtsztejen à l’auteur qui est un vrai message humaniste : « je ressens de la haine pour les nazis d’hier et d’aujourd’hui, et aucun ressentiment particulier contre les Allemands et les Français ».
Décidément l’auteur sait captiver son lecteur
Babelio Juin 06 novembre 2018
Mamie Jo ne s’essouffle jamais et même la chaleur de la Côte d’Ivoire ne l’a fera pas se calmer.
Parti rejoindre son frère là-bas, elle se trouvera mêlée à une histoire de trafics. Comme d’habitude, avec Camille et Lucas, elle fera preuve de perspicacité et rien ne l’arrêtera.
J’ai aimé le dépaysement de cette histoire qui donne envie de découvrir ce pays, l’écriture et l’humour de Régis Delpeuch qui sait entraîner le lecteur dans cette aventure trépidante.
Cinquième histoire de cette série on se plait à retrouver les personnages, l’enquête est un peu simpliste mais l’atmosphère du pays bien rendu avec de nombreuses informations.
Un roman facile à lire, la mise en page donne du dynamisme à l’ensemble et puis décidément l’auteur sait captiver son lecteur.
Une super mamie à suivre sans modération.( pour les 9/10 ans)