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Babelio

En juillet 1942, Marie-Louise, une jeune assistante sociale, vient faire un stage dans le camp de Pithiviers où sont détenus de nombreux jeunes enfants accompagnés ou non de leurs mères. Par les yeux de cette jeune femme, R. Delpeuch fait découvrir le sort des enfants juifs malmenés par les Nazis grâce à la coopération des forces de l'ordre du régime de Vichy.
L'écriture simple et fluide de l'auteur, les chapitres courts de ce roman rendent le récit abordable pour les jeunes lecteurs. Ils s'identifieront à coup sûr à Marie-Louise qui, peu à peu, comprend l'horreur à laquelle elle assiste, impuissante… Sa seule consolation c'est d'apporter un peu de réconfort à ces petits, isolés des leurs, malades et apeurés, jusqu'au départ pour Pitchipoï, un lieu cher à leur imaginaire.
« Pitchipoï, c'est comment dire (…) on le chante dans une comptine populaire du folklore yiddish. C'est au bout du monde et si on y croit, tout y est merveilleux.» Ils ne savent pas que jamais ils n'y retrouveront leur famille, qu'ils seront exterminés sans aucune forme de compassion dans cet endroit immonde qu'est Drancy.
Les recherches de l'auteur et sa narration donnent corps aux enfants raflés et détenus d'abord au Vel' d'Hiv avant d'être déportés vers Pithiviers et Beaune-la-Rolande puis Drancy. Les émotions de Marie-Louise et de ses amies bénévoles sont les nôtres devant leur triste sort et l'inhumanité de ceux qui les entourent. Ce court roman construit simplement a tout pour séduire de jeunes lecteurs intéressés par la seconde guerre mondiale. Je recommande les pages documentaires qui complètent l'ouvrage d'un apport historique.
Je remercie Netgalley et les éditions Scrinéo qui m'ont fait profiter de cette lecture émouvante et nécessaire pour accomplir le devoir de mémoire.
#les4051depitchipoï
#NetGalleyFrance

Les 4051

Les 4051 de Pitchipoï est un livre pour ne pas oublier. L'histoire nous transporte dans les heures les plus sombres de l'histoire du XXème siècle.
Les 16 et 17 juillet 1942, des milliers de Juifs sont arrêtés lors de la terrible rafle du Vel d'hiv. La plupart seront internés dans les camps du Loiret avant d'être envoyés vers Drancy puis vers les camps d'extermination en Pologne. C'est à Pithiviers que nous faisons la connaissance de 
Marie-Louise, une jeune assistante sociale stagiaire de dix-neuf ans.
Au travers de chapitres courts, elle raconte une réalité inhumaine. Elle nous fait ressentir la terreur, la douleur et la détresse que subissent les femmes et les enfants internés. Les descriptions sont détaillées, on ressent la peur, la faim, on entend les pleurs des enfants, les cris des mères. Marie-Louise incarne l'espoir et la compassion, elle lutte pour le bien-être de chacun et tente d'offrir un peu de réconfort dans un monde qui semble s'effondrer autour d'eux.
L'écriture de Régis Delpeuch est simple et efficace, il trouve les mots justes pour décrire l'horreur, l'indifférence et le racisme. Ce qui rend ce récit encore plus touchant, c'est qu'il repose sur des personnes réelles.
A la fin de l'ouvrage, on peut découvrir ce que sont devenues les personnes que Marie-Louise a croisées durant l'été 42.
De nombreux récits ont décrit la vie dans les camps d'extermination, rares sont ceux qui racontent la vie dans les camps d'internement français avant le grand départ. C'est ce qui fait l'originalité de ce livre.
Merci aux éditions Scrinéo et à NetGalley pour cette lecture.

L'enfant d'Oradour
L'enfant d'Oradour
LA MONTAGNE

Bibliothèque Nationale de France

Avis critique : Coup de coeur !
Régis Delpeuch frappe fort avec ce court récit d'une élégance étonnante. Il évite tout pathos pour traiter un sujet difficile sinon insoutenable : raconter la terrible expérience vécue par Roger Godfrin, 8 ans, l'unique enfant rescapé du massacre perpétré par l'armée allemande à Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. Nous suivons Roger, ses parents, ses deux s0153urs et son petit frère Claude, dans leur exil imposé par l'occupant depuis le village de Charly (Moselle) jusqu'à leur installation dans le village d'Oradour (Haute-Vienne). Nous jouons à ses côtés, nous rions aux bêtises qu'il multiplie avec son meilleur copain, Marcel, nous éprouvons ses petits tracas comme ses grandes joies toutes simples. Et puis, vient cette terrible journée du 10 juin 1944. L'auteur nous décrit presque heure par heure les faits, évitant la froideur de l'historien autant que les émotions larmoyantes d'un romancier à sensation. Il tente de traduire les réactions, l'état d'esprit d'un gosse de 8 ans qui ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe. Et quelle réussite ! Nous dépassons ici le simple témoignage, nous allons au-delà du devoir de mémoire, pour tendre simplement à l'universel. -

Le 2019/09/01 , par Stéphane Martinati (publié dans La Revue des livres pour enfants)

L'enfant d'Oradour
L'enfant d'Oradour
Dans son numéro du 11 septembre, Mon Quotidien a fait découvrir à ses lecteurs l’Enfant d’Oradour de Régis Delpeuch. 
À l’occasion de la 75e commémoration du drame, découvrez l’interview de Régis Delpeuch, l’auteur de l’Enfant d’Oradour, dans le journal La Montagne !
Vous pouvez également la retrouver par ici !
L'enfant d'Oradour
Vous ne nous séparerez pas

VOUS NE NOUS SÉPAREREZ PAS.
RÉCIT DE DÉPORTATION POUR TRANSMETTRE CE QUI FUT

Félix Delmas historien
FÉLIX DELMAS

Félix Delmas est historien,

14 Novembre 2020

Sarah Montard-Lichtsztejen a écrit ses « mémoires » ou plus exactement a offert le témoignage de son vécu (cliquer), de son calvaire dans Chasser les papillons noirs – récit d’une survivante dans les camps de la mort. Depuis des années, elle va dans les établissements scolaires pour montrer l’horreur du nazisme à des jeunes gens qui ont son âge quand elle fut déportée. Travail de mémoire qui permet à cette génération pour qui la vérité se trouve dans les réseaux sociaux, de voir, d’entendre l’Histoire.

Régis Delpeuch après avoir eu l’accord de Sarah Montard-Lichtsztejen, a, non réécrit, mais plutôt transcrit cette histoire unique dans un livre pour adolescents. La littérature pour cette tranche d’âge est régie par des codes particuliers aussi bien au niveau du style, des mots, des concepts, du découpage en courts chapitres, etc. C’est en les maîtrisant (ce que fait parfaitement l’auteur) que les adolescents trouvent, comme par hasard, de l’appétence, de l’intérêt à la lecture. Car, quoiqu’on dise les jeunes lisent. L’édition pour la jeunesse se porte très bien et celle pour les adolescents aussi, il suffit se voir les chiffres de tirages des livres de fantasy.

La famille de Sarah a fui les pogroms en Pologne. Son père, a été fait prisonnier au début de la Seconde Guerre mondiale, et a réussi à s’évader du camp où il était prisonnier. Muni de faux papiers, il se cache à Paris, ce qui permet à sa fille de le voir de temps en temps à la sortie de lycée. Sarah vit avec sa mère, couturière. Elles subissent les discriminations imposées aux Juifs, et en plus elles sont étrangères. En 1942, elles sont arrêtées lors de la rafle du Val’d’hiver de triste mémoire. Mais elles arrivent à s’enfuir avant d’être déportées.

Sarah Montard-Lichtsztejen avant d’être déportée

Munies de faux papiers, elles recommencent à vivre à peu près normalement, Sarah revient même dans son lycée et continue ses études. Mais en mai 1944, suite à une dénonciation anonyme, elles sont de nouveau arrêtées. Cette fois-là, elles ne peuvent rien faire. On les amène à la Préfecture de Police, puis à Drancy. De là, embarquées dans des wagons à bestiaux, elles partent vers un camp de travail. Du moins, c’est ce qu’elles croient. Elles arrivent, après un terrible voyage à Birkenau. Sans le savoir, dès leur arrivée, elles sont dans la « bonne file », ceux qui sont dans l’autre, Sarah l’apprendra après, sont immédiatement gazés. Jamais, elle n’aurait imaginé pouvoir être aussi humiliée. Puis c’est la quarantaine, le travail dans un Kommando, la fin, la mort partout, la violence, le sadisme, le manque total d’hygiène, les arrangements pour essayer de survivre, mais aussi une certaine solidarité parmi les détenues 

 

Sarah ne quitte jamais sa mère qui fait tout pour que sa fille puisse survivre. Mais elles sont séparées, Sarah part à Auschwitz, toujours dans un kommando. Devant l’arrivée des Russes, les camps sont vidés, commence alors une marche interminable dans le froid, la violence, le manque de tout. Sarah retrouve sa mère, elles ont la « chance » de survivre à ce vrai calvaire et se retrouve dans le camp de Bergen-Belsen, un immense mouroir. Sarah est atteinte du typhus, arrive à surmonter cette maladie. Et puis les Anglais arrivent et sauvent les derniers rescapés. Ils soignent (la mère de Sarah a une dysenterie), redonnent des forces à tous ces corps épuisés.

Et le 25 mai 1945, les deux femmes arrivent à Paris. Elles sont vivantes, il va leur falloir réapprendre à vivre tout en assimilant l’idée que si elles ont été déportées c’est parce qu’elles sont juives et non parce qu’elles étaient prisonnières de guerre ou résistantes.

Ce très beau et émouvant récit est suivi d’un corpus documentaire avant tout historique qui permet de situer cette histoire individuelle dans la tourmente de l’Histoire. Annexes utiles, pédagogiques permettant de nommer l’innommable.

En 1998, un succès de librairie fut Matin brun de Franck Pavloff qui est toujours étudié dans les écoles. Ce petit livre, cette fable démontre les mécanismes qui amènent à la « solution finale ». Vous ne nous séparerez pas est la prolongation naturelle, le récit des conséquences des idées nauséeuses. Ces livres sont d’utilité publique car ils s’adressent à de futurs citoyens à ceux qui vont bâtir la société du futur.

Et surtout, il faut lire et comprendre la fin de l’interview que donne Sarah Montard-Lichtsztejen à l’auteur qui est un vrai message humaniste : « je ressens de la haine pour les nazis d’hier et d’aujourd’hui, et aucun ressentiment particulier contre les Allemands et les Français ».

Vous ne nous séparerez pas
Mamie polar
Mamie Jo connaît la musique
Mamie Jo connaît la musique

Décidément l’auteur sait captiver son lecteur

Babelio Juin   06 novembre 2018

Mamie Jo ne s’essouffle jamais et même la chaleur de la Côte d’Ivoire ne l’a fera pas se calmer. 
Parti rejoindre son frère là-bas, elle se trouvera mêlée à une histoire de trafics. Comme d’habitude, avec Camille et Lucas, elle fera preuve de perspicacité et rien ne l’arrêtera. 
J’ai aimé le dépaysement de cette histoire qui donne envie de découvrir ce pays, l’écriture et l’humour de Régis Delpeuch qui sait entraîner le lecteur dans cette aventure trépidante.
Cinquième histoire de cette série on se plait à retrouver les personnages, l’enquête est un peu simpliste mais l’atmosphère du pays bien rendu avec de nombreuses informations. 
Un roman facile à lire, la mise en page donne du dynamisme à l’ensemble et puis décidément l’auteur sait captiver son lecteur. 
Une super mamie à suivre sans modération.( pour les 9/10 ans) 

Coup de chaud pour Mamie Jo
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